Vitrine n°1 salle Barou

Compte tenu des données actuelles, dresser une généalogie de l'humanité est difficile. Aussi, en archéologie, préfère-t-on parler d'évolution buissonnante. Cependant, on situe, en général, la divergence entre hominidés et primates entre 10 et 7 millions d'années. Actuellement, les Hominoïdes sont divisés en trois familles, parmi lesquelles celle des Hominidés.

Les Australopithèques, considérés comme nos ancêtres, remontent à plus de 4 millions d'années. Plusieurs groupes ont existé : Australopithecus ramidus (vallée de l'Awash), les Australopithecus anamensis (Kenya), les Australopithecus afarensis (Afar), les Australopithecus africanus (Afrique du Sud), etc. D'autres fossiles ont été rangés dans le genre Paranthropus ou Australopithecus robustus (entre 2.000.000 et 1.700.000 d'années) et seraient contemporains des premiers Homo.

Aucun de ces groupes n'a laissé de trace d'outillage. Le langage articulé leur était inconnu.

La plus célèbre des Afarensis est " Lucy" (Ethiopie, 1974) dont les restes sont datés de plus de 3 millions d'années. Elle consommait fruits, racines, tubercules, peu de viande. Ayant acquis la station debout, mais passant plus de temps dans les arbres qu'au sol, elle a perdu aujourd'hui sa place de " mère de l'humanité ".

En effet, les anciens classements, jugés hâtifs, sont révisés. L'Homo habilis (2 millions d'années), terme utilisé pour la première fois par Louis et Mary Leakey dans les années 1960, après la découverte d'ossements à Olduvai (Tanzanie), est controversé : pour les uns, il est l'ancêtre de l'Homo ; pour les autres il est similaire à l'Australopithèque ; au pire, il servirait à désigner des fossiles difficiles à déterminés.

Selon les études morphologiques, l'Homo habilis est bipède et possède les conditions anatomiques requises pour articuler des sons.

Les premiers hominidés ont utilisé des galets aménagés et des éclats bruts ou à peine retouchés. Identifier leur outillage s'avère compliqué, l'intention de la taille n'étant pas toujours évidente.

pointesmousteriennes

Un squelette d'un genre nouveau a été exhumé dans la région du lac Turkana en 1984 : l'Homo ergaster ou homme artisan. Sur le site, la présence de blocs de roches, volcaniques débités ou travaillés par éclats, a indiqué la présence d'un atelier daté de 2,3 millions d'année. On avance que l'Homo ergaster s'apparente à l'Homo habilis et précède l'Homo erectus.

Les plus anciens vestiges de l'Homo erectus proviennent, non pas d'Afrique, mais de l'Indonésie et la Chine, tels ceux découverts en 1921 à Choukoutien (Chine), de Longgupo (Chine) daté entre 1,9 et 1,7 million d'années et de Dmanissi (Georgie) daté de 1,8 à 1,7 million d'années.

En Europe, il apparaît vers 1.000.000 d'années. Le site le plus ancien se trouve en Croatie.
A partir de 700.000 ans, au début du Pléistocène moyen, il envahit toutes les zones tempérées chaudes de ce continent.
Les premiers Homo font lentement évoluer la technique de fabrication des outils. Un changement se dessine vers 1,8 million d'années avec une diversification dans la forme des galets et des retouches sur éclats pour créer des dentelures, encoches et pointes. Vers 1,2 million d'années, le biface commence à être utilisé ; en Europe vers 700.000 ans av. notre ère.
Le feu n'est pas encore domestiqué. Les premières traces n'apparaissent pas avant 400.000 ans.

Concernant l'Europe, les plus anciens fossiles humains retrouvés sont situés entre 500.000 et 400.000 ans avant notre ère.

bifacebize

Le terme " acheuléen " (Saint-Acheul, Somme) désigne des ensembles lithiques avec bifaces travaillés sur masse ou gros éclats. D'autres outils leur sont associés : hachereaux, pics, galets taillés.

En Minervois, la grotte d'Aldène à Cesseras, creusée dans du calcaire à alvéolines a connu une succession d'occupations humaines sur plus de 400.000 ans. Dans la galerie supérieure, se trouvent des couches à ours datées de 80.000 ans avant notre ère (cf. Paul Ambert). Elle possède des gravures d'ursidés, seules manifestations d'art paléolithique en Hérault, des empreintes de pas humains (-8.000 ans) conservées dans l'argile, des griffades, bauges et ossements d'ours, des traces de passage de hyènes (ossements, coprolithes).

Le passage du Paléolithique inférieur au Paléolithique moyen se signale par un procédé technologique nouveau : le débitage Levallois (vers 340.000 ans). Travaillée à partir d'un nodule de silex ovoïde, la surface frappée, appelée " table d'enlèvement ", produit soit un éclat (méthode linéaire), soit plusieurs à la suite (méthode récurrente). Cette technique requiert un projet réfléchi. Les bifaces sont moins nombreux. On passe à une industrie appelée " moustérienne ".

L'Homme de Néandertal (neumann ou homme nouveau) a occupé Europe, Asie centrale et le Proche-Orient entre 100.000 et 35.000 ans. Il fabrique des armes et outils obtenus par éclats minces : racloirs, limaces, denticulé, quelques grattoirs et burins.

C'est un nomade vivant en plein air ou dans des abris, et prélevant sa nourriture directement dans la nature : chasse et cueillette. Dans son milieu naturel, il côtoie: hyènes, aurochs, loups, bisons, ours, mammouths. Il inhume ses morts. La grotte de Bize-Minervois se situe à la fin du Paléolithique moyen.